Les écoquartiers : un modèle d’urbanisme durable

06 nov 2024

Les écoquartiers transforment la ville en milieu urbain durable. Tout, depuis la conception jusqu’à l'exploitation, est pensé pour répondre aux besoins des usagers, avec un bilan carbone allégé. Qu’est-ce qu’un écoquartier et quels sont ses principes fondamentaux ? 

Qu'est-ce qu'un écoquartier ?

Un écoquartier est un ensemble urbain aménagé pour répondre à des objectifs environnementaux ambitieux. Chaque écoquartier est un élément de la ville durable de demain. Il peut être le fruit d’une reconversion ou d’un projet de construction neuve.

Néanmoins, compte tenu de ses aspirations écoresponsables, l'aménagement des sols déjà artificialisés (friches urbaines) constitue une option largement privilégiée.

« ÉcoQuartier » est aussi un label lancé en 2012 dans le cadre de la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement. Avec ce dispositif, l’État encourage les collectivités locales dans leur projet d’aménagement écoresponsable du territoire.

Quels sont les principes fondateurs de l’écoquartier ?

Chaque écoquartier est un projet unique qui se précise en fonction des caractéristiques de son environnement. Néanmoins, ces nouveaux quartiers partagent un ADN commun que l’on peut résumer en 7 principes.

Déplacements : la mobilité douce

Les déplacements sont une source de pollution majeure en agglomération. Favoriser la mobilité douce permet de réduire la congestion du trafic routier et les émissions en gaz à effet de serre associées.

Dans un écoquartier, les résidents, les employés et les visiteurs doivent pouvoir compter sur la qualité de la desserte par les transports en commun sur des voies aménagées pour les piétons et les vélos.

Mixité : immobilier, activité

S’il n’est pas durablement occupé, l'écoquartier, aussi écoresponsable soit-il, risque de devenir une friche urbaine parmi d'autres. Il est donc crucial d’assurer sa durabilité à long terme. Cela passe généralement par une réflexion sur l'équilibre entre immobilier résidentiel, commercial et tertiaire.

Un écoquartier, composé exclusivement d'habitations, risque de devenir une cité-dortoir. Toutefois, sans résidence, il ne serait qu'une zone d'activités économiques. La mixité de l'écoquartier conditionne son attractivité. Ce sont les résidents qui font vivre l’âme du quartier (jardins collaboratifs, association, loisirs…), tandis que les entreprises travaillent à son dynamisme.

Gestion des déchets : le tri à la source

La gestion des déchets fait partie de l’ADN écoresponsable du quartier durable. Cela implique la mise en place de solutions dédiées pour les entreprises et pour les particuliers.

Les conditions du tri des déchets évoluent selon les usagers. Au pied d’un immeuble résidentiel, le local à poubelles regroupe les différents bacs de collecte des déchets ménagers et assimilés. Les immeubles collectifs peuvent aussi proposer un local commun où sont centralisés les autres déchets à trier : piles, déchets électroniques, ampoule, verre consigné…

Pour les entreprises, les déchets d'exploitation sont de différentes natures. Le tri à la source permet de s'assurer que chaque déchet rejoigne le processus de traitement approprié (composé dangereux pour l'environnement, matière recyclable…).

Consommation d'eau : la récupération

Récupérer l’eau pluviale est primordial pour le fonctionnement d’un écoquartier. Les particuliers, comme les entreprises, ont besoin d’eau pour les usages quotidiens.

L’approche est la même que pour les économies d'énergie. Il s’agit en premier lieu de réduire les besoins à la source. Par exemple, en calorifugeant les canalisations ce qui permet à l’eau d'arriver sans délai à la bonne température et donc d’éviter le gaspillage.

Dans un second temps, il faut pouvoir récupérer l’eau de pluie afin de réduire la consommation d’eau sur les postes applicables : chasse d’eau, eau d’arrosage, d'entretien du jardin et des véhicules (lavage de la voiture, du vélo...).

Consommation énergétique : la sobriété 

La consommation d'énergie est un élément déterminant pour le développement durable du quartier. Pour la réduire au strict minimum, il faut mettre en œuvre des bâtiments performants avec des installations capables d'exploiter des ressources en énergie localement abondantes et renouvelables : solaire thermique, solaire photovoltaïque, pompes à chaleur géothermique…

Dans l'habitat, la principale source de dépenses en énergie est le chauffage. La priorité pour l’écoquartier est donc la mise en œuvre de bâtiments qui conservent la chaleur produite. Avec la mise en place de la RE2020, le confort thermique estival entre aussi en jeu. Des bâtiments bien isolés sont la base d’une dépense en énergie maîtrisée toute l’année.

Dans le tertiaire, la mise en place d’un système de pilotage intelligent est un levier d'économies d'énergie considérables. L’écoquartier intègre ainsi des constructions dont les besoins en énergie sont limités. Lorsque le site produit aussi de l'énergie, on parle alors de construction passive, pouvant produire autant voir plus d'énergie qu’elle n’en consomme.

Bilan carbone : les matériaux biosourcés, le réemploi

En phase de conception, l'écoquartier doit pouvoir mobiliser toutes les ressources immédiatement disponibles dans son environnement. Cela peut être, par exemple, le bois ou la paille pouvant servir d'éléments de construction et d'isolation des bâtiments.

Le réemploi est une autre pratique permettant d'alléger le bilan carbone d’un nouveau quartier aménagé sur un ancien site abandonné ou vieillissant. Le principe est simple, il faut relever tous les éléments pouvant être réutilisés en l'état ou après quelques modifications. Cela peut être des pièces du second œuvre et de décoration comme les poignées de porte. 

Biodiversité : la continuité écologique

La continuité écologique est ce qui permet à la biodiversité de s'épanouir en milieu urbain. Il existe bel et bien une faune et une flore typiques des villes. Ces écosystèmes vont se former à proximité des points d’eau, sur les terrasses végétalisées, dans les parcs et jardins…

Si chacun de ces espaces est isolé, les écosystèmes urbains restent relativement pauvres. La mise en place de ponts favorisant les échanges permet à la biodiversité de se renouveler et de s’enrichir. Cette diversité est cruciale à l'adaptation des espèces. Un écosystème urbain riche sera mieux armé pour résister aux changements de son environnement.

 Concrètement, cela garantit la préservation de l'écosystème urbain face aux changements climatiques à venir (vagues de chaleur plus importantes, épisodes pluvieux plus intenses…).

D’une manière générale, chacun de ces 7 principes fondamentaux vise à renforcer la résistance et l'adaptabilité du quartier aux changements sociétaux, économiques et environnementaux à venir.

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