L’année dernière se tenait le premier comité interministériel « Vélo et marche » pour la promotion de la mobilité douce en ville. L'engouement est là : ces pratiques ont augmenté de plus de 50 % en l’espace de 5 ans. L'engagement des collectivités pour la création d'itinéraires cyclables sécurisés y est pour beaucoup.
Les infrastructures cyclables et les solutions à développer
Avec les collectivités locales, l’Etat entend mettre sur la table plusieurs milliards d'euros afin de faire du vélo une alternative concrète et durable pour les trajets du quotidien. Une part importante des investissements en faveur du développement de la mobilité douce en ville est dédiée à la création d'itinéraires cyclables sur le territoire des collectivités.
Ces aménagements offrent des conditions de circulation à vélo plus sécurisées que sur le reste de la chaussée. Leur mise en place était déjà prévue par le cadre législatif des années 1990, avec la loi LAURE qui a jeté les bases des politiques de mobilité durable et écoresponsable en milieu urbain.
Ces circuits peuvent être symbolisés par un marquage au sol ou un terre-plein. Dans le premier cas, une partie de la chaussée est réservée pour créer un couloir de circulation dédié, on parle alors d’une bande cyclable. Dans le second, il ne s’agit plus seulement d’une ligne symbolique, mais d’une séparation infranchissable. Cet aménagement est aussi appelé piste cyclable.
Il est également possible de créer des couloirs où cohabitent plusieurs usagers de la route comme les couloirs vélo bus. La définition de zones de circulation apaisée ou de zones de rencontre sont d'autres moyens d'améliorer les conditions de circulation à vélo en ville.
Avantages et inconvénients des solutions pour le vélo en ville
Chaque solution présente des avantages et des inconvénients, pour les collectivités et pour les usagers.
Avantages et limites de la bande cyclable
Pour la collectivité, la bande cyclable présente l'avantage d’être moins lourde en travaux, en budget et en entretien. La largeur minimale de cette voie est de 1,5 m, sans compter le marquage au sol. Cette solution peut suffire lorsque le trafic cycliste sur le périmètre reste faible à modéré.
Si la bande cyclable augmente le confort de circulation, les usagers ne se sentent pas pour autant en sécurité. Ils restent exposés aux conduites à risque des automobilistes ou au non-respect des interdictions de stationnement pouvant encombrer leur voie.
Par ailleurs, si la bande cyclable longe une zone de stationnement longitudinal, il est important de prévoir un espacement supplémentaire de 50 cm afin d’éviter les accidents liés à l'ouverture des portières du côté de la chaussée.
Intérêt de la piste cyclable pour les usagers
La piste cyclable offre aux cyclistes des conditions de circulation privilégiées. Le terre-plein les protège physiquement et crée un sentiment de sécurité essentiel pour favoriser la pratique du vélo en ville.
Pour une piste cyclable unidirectionnelle, il faut prévoir 2 à 2,5 mètres de large afin que les usagers puissent se doubler. En bidirectionnel, il faut compter 3 mètres minimum, et 3,5 mètres en cas de trafic cycliste important.
La principale difficulté à anticiper sur cet aménagement est l’insertion aux carrefours, mais nous y reviendrons.
La voie verte : le cadre et la sécurité
La voie verte est l'aménagement optimal. Les usagers prennent plaisir à circuler dans un environnement sécurisé à l’écart du tumulte de la chaussée et dans un cadre arboré et végétalisé qui évoluent au fil des saisons.
Réservée aux véhicules non motorisés, sa largeur recommandée est de 3 m. Elle est idéalement aménagée de façon à limiter le nombre d’accès riverains et de croisements avec le réseau routier.
Les couloirs vélo-bus
Le couloir vélo-bus fait partie de l’attirail des solutions relativement simples à déployer pour le vélo en ville. Cette voie est d’au moins 3 mètres pour les couloirs ouverts et de 4,5 mètres pour un couloir fermé. Pour les couloirs fermés bidirectionnels, la largeur minimale est de 6,30 mètres. Dans certains cas, le couloir est aussi accessible aux taxis.
Bien que pratique, le couloir vélo-bus fait cohabiter un usager vulnérable, le cycliste, avec des bus et des véhicules de transport avec chauffeur. Plus la circulation est dense, plus cette situation devient une source d’inconfort pour les usagers à vélo.
Les zones de circulation apaisées
Ces zones sont ouvertes à tous les usagers, mais imposent une vitesse réduite permettant de se passer d'aménagements cyclables spécifiques.
Par exemple, sur une zone de rencontre à faible trafic motorisé, la vitesse maximale autorisée est fixée à 20 km/h. Les piétons et les cyclistes peuvent ainsi cohabiter plus sereinement avec les automobilistes.
Le principe est le même pour les zones 30, même si la vitesse maximale est plus élevée. Dans les deux cas, les rues sont à double sens pour les cyclistes (sauf exception).
Les difficultés d’aménagement courantes et leurs solutions
Les aménagements cyclables pour favoriser le vélo en ville ne manquent pas, mais certains soulèvent des difficultés qu’il convient d’anticiper. Nous avons évoqué la question des carrefours. Il y a aussi celle de la transmission de l'information et du stationnement.
Comment aménager les carrefours pour les vélos en ville ?
Pour l'aménagement des carrefours, il faut veiller à ce que tous les usagers bénéficient d’une visibilité optimale. L'automobiliste notamment doit pouvoir percevoir clairement l'itinéraire cyclable. Mettre en place des rayons de giratoire plus faibles permet de réduire la vitesse des véhicules.
Qu’est-ce que le giratoire hollandais ?
Le giratoire hollandais est un rond-point spécialement aménagé pour séparer l’anneau cyclable de celui emprunté par le véhicule motorisé. Ces configurations garantissent la continuité du confort d’une piste cyclable sur les carrefours à sens giratoire.
Comment transmettre les bonnes informations ?
En parallèle de la mise en place d'aménagements cyclables concrets, il faut déployer des moyens d'information clairs et compréhensibles par tous. Cela peut être des feux tricolores spéciaux avec une signalisation dédiée aux cyclistes ou l'insertion de panneaux M12. Le panneau M12 est en fait un panonceau qui signale un mouvement directionnel autorisé pour les cyclistes dans les carrefours à feux.
Comment rendre les trajets à vélo applicables au quotidien ?
Pour que les usagers privilégient le vélo aux véhicules personnels motorisés, il faut aussi penser au stationnement disponible au départ et à l'arrivée. Les racks à vélo et les emplacements dédiés sur les parkings souterrains et sur les zones d'activités apportent des réponses concrètes aux besoins des cyclistes pour les trajets de tous les jours.
Francioli, expert du mobilier urbain durable au service des collectivités, propose des solutions d’aménagements utiles pour la définition de zones de circulation apaisée ou de places de stationnement réservées aux cyclistes.